Normalement, il faut jusqu’à 200 ans pour qu’une vraie forêt naturelle se forme toute seule. Heureusement, une méthode plus rapide existe : la méthode Miyawaki permet de créer des forêts denses, résilientes et quasi naturelles en seulement 15 à 20 ans.
Actuellement, la majorité des programmes de reforestation suivent un processus de succession écologique progressive. Celui-ci commence par la plantation d’espèces pionnières, capables de s’établir sur des sols nus. Ces espèces sont ensuite progressivement remplacées, naturellement ou par l’intervention humaine, par des espèces intermédiaires, puis par des espèces de la végétation climax — le stade final d’un écosystème forestier équilibré. Chaque étape de cette succession peut s’étaler sur plusieurs décennies, et il faut souvent entre 150 et 200 ans pour que la forêt atteigne un état mature, surtout au Japon.
Cette approche, bien que fondée sur les principes naturels de la régénération, nécessite un suivi intensif sur le long terme et une gestion sylvicole rigoureuse. À l’inverse, la méthode Miyawaki s’appuie sur la plantation dense et simultanée d’une grande diversité d’espèces indigènes, sélectionnées en fonction du climat et du sol local, et issues de toutes les strates végétales d’une forêt naturelle. Cette stratégie permet de sauter les étapes de succession et de recréer un écosystème forestier multistratal en un temps record.
Les résultats sont spectaculaires : les forêts Miyawaki croissent rapidement, atteignent une densité élevée et offrent une biodiversité comparable à celle des forêts anciennes, le tout sans intervention humaine après les premières années. Une solution prometteuse pour restaurer les milieux dégradés et lutter contre le changement climatique, tout en rapprochant la nature des espaces urbains.
Source: Manuel, Clara. La méthode Miyawaki – Chiffres & concepts. Pour le compte d’Urban Forests, 2020.