Et si les forêts devenaient les nouveaux murs anti-bruit ? Dans nos villes de plus en plus bruyantes, la pollution sonore est un enjeu majeur pour la santé publique. Face à ce défi, les mini-forêts plantées selon la méthode Miyawaki offrent une solution naturelle, durable et esthétique.
Traditionnellement, les murs anti-bruit permettent de réduire le niveau sonore d’environ 10 décibels A (dBA) – soit la différence perçue entre le tumulte d’une autoroute et le brouhaha d’un grand magasin. Mais ces structures peuvent être coûteuses, peu attrayantes… et souvent limitées dans leur efficacité.
Des recherches récentes montrent que végétaliser ces murs améliore leur performance : en ajoutant 30 cm de verdure de chaque côté, on gagne environ 3 dBA supplémentaires. Mais pourquoi ne pas aller plus loin en remplaçant ces murs par de véritables forêts urbaines ?
Une étude menée par Ow et Ghosh (2017) a évalué l’effet isolant de bandes boisées en bordure d’autoroutes. Résultat : une forêt urbaine dense de 20 mètres d’épaisseur peut réduire le bruit jusqu’à 10 à 12 dBA, notamment si les arbres possèdent des troncs d’au moins 20 cm de diamètre. L’effet est renforcé si la forêt est située à plus de 15 mètres de la route.
La méthode Miyawaki s’inscrit parfaitement dans ce cadre : dès 15 ans, les mini-forêts ainsi créées atteignent des densités importantes, les arbres ont des troncs de taille adéquate, et l’ensemble forme une barrière acoustique végétale efficace. De plus, leur performance s’améliore avec le temps, contrairement aux murs traditionnels.
Esthétiques, résilientes et multifonctionnelles (elles offrent aussi de l’ombre, filtrent l’air et soutiennent la biodiversité), ces forêts représentent une alternative ou un complément économique aux infrastructures classiques. Et surtout, elles redonnent une part de nature à nos milieux urbains.
Source: Manuel, Clara. La méthode Miyawaki – Chiffres & concepts. Pour le compte d’Urban Forests, 2020.