À l’heure de l’urgence climatique, les mini-forêts plantées selon la méthode Miyawaki s’imposent comme de précieuses alliées dans la lutte contre les émissions de CO₂. Petites par la taille, elles ont pourtant un impact carbone remarquable, équivalant à celui de grands écosystèmes forestiers en milieu rural.
Les forêts, un réservoir de carbone sous-estimé
On le sait, les forêts représentent le deuxième plus grand stock de carbone de la planète, juste après les océans. En France, par exemple, elles absorbent en moyenne 15 fois plus de carbone que les prairies, selon des données officielles (EféSE, 2019). Mais toutes les forêts ne se valent pas : ainsi, dans la région continentale, une forêt feuillue dense peut stocker jusqu’à 730 tonnes équivalent CO₂ par hectare, contre seulement 500 tonnes dans des taillis méditerranéens moins productifs.
Une mini-forêt Miyawaki de 100 m² : un puits de 6 tonnes de CO₂
Appliqués à une mini-forêt Miyawaki de 100 m², ces chiffres sont révélateurs. En moyenne, une forêt de cet espace et d’une quinzaine d’années d’âge stocke environ 5980 kg de CO₂ équivalent. Cela représente près de 70 % des émissions annuelles moyennes d’un·e citoyen·ne européen·ne.
Une fois arrivée à maturité, cette mini-forêt continue de séquestrer environ 50 kg de CO₂ par an, soit les émissions journalières de deux à trois jours d’un Européen moyen.
Des chiffres confirmés par les grandes institutions
Ces estimations recoupent celles de l’Office National des Forêts français (ONF), qui indique qu’un arbre de 5 m³ stocke 5 tonnes de CO₂. À l’échelle d’une mini-forêt, cela équivaut à 4 tonnes de CO₂ stockées pour 100 m², uniquement par la biomasse végétale, sans compter l’action du sol.
Des études américaines (Nowak & Greenfield, 2010 ; Nowak et al., 2013) confirment aussi le potentiel des mini-forêts. Elles estiment une séquestration annuelle moyenne de 0,226 kg de carbone par m², avec des variations selon les régions : 0,430 kg/m²/an à Hawaï, contre 0,135 kg/m²/an dans le Wyoming.
Une solution efficace et locale
Les mini-forêts Miyawaki, grâce à leur densité, leur diversité végétale et leur croissance rapide, constituent des puits de carbone localisés, efficaces dès les premières années de croissance. Faciles à intégrer dans les trames urbaines, elles offrent une alternative ou un complément concret aux stratégies de compensation carbone souvent lointaines ou floues.
Autrement dit, planter 100 m² de forêt Miyawaki, c’est compenser un an d’émissions individuelles, mais aussi créer un patrimoine vivant pour les générations futures.
Source: Manuel, Clara. La méthode Miyawaki – Chiffres & concepts. Pour le compte d’Urban Forests, 2020.