La méthode Miyawaki : un petit bois, des bénéfices sur la qualité de l’air
En ville, respirer un air pur relève parfois du luxe. Entre circulation, activités industrielles et bétonisation, la pollution atmosphérique menace la santé de millions de citadins. Et si une mini-forêt pouvait changer la donne ? C’est précisément ce que propose la méthode Miyawaki, une technique de plantation dense et rapide, inspirée des forêts naturelles, qui offre des bénéfices impressionnants sur la qualité de l’air.
Un filtre naturel à portée de main
Selon une vaste étude menée en 2018 par Nowak et ses collègues aux États-Unis, le couvert forestier urbain a permis de filtrer jusqu’à 16 500 tonnes de polluants en une seule année, dans 86 villes étudiées. Résultat : une économie estimée à plus de 227 millions de dollars en soins de santé et impacts évités.
Les arbres ne font pas que verdir nos rues. Ils absorbent ou piègent différents polluants atmosphériques, notamment :
- les particules fines (PM2.5), réduites jusqu’à 15 %,
- l’ozone (O₃), jusqu’à 4 %,
- le dioxyde de soufre (SO₂), jusqu’à 3 %,
- le dioxyde d’azote (NO₂), jusqu’à 2 %,
- le monoxyde de carbone (CO), bien que faiblement, à hauteur de 0,01 %.
Les feuilles et les troncs jouent un rôle actif : en interceptant les particules et en absorbant certains gaz, ils assainissent l’air localement — de jour comme de nuit, et tout au long de l’année.
Une végétation dense qui change le climat local
La méthode Miyawaki repose sur un principe simple mais efficace : planter des dizaines d’espèces locales d’arbres et d’arbustes très proches les uns des autres, pour former rapidement une forêt multi-étagée. Ces mini-forêts sont plus résilientes, plus denses, et surtout plus efficaces pour capter les polluants.
Elles jouent également un rôle indirect mais tout aussi important : en rafraîchissant l’air, elles réduisent les émissions secondaires dues aux systèmes de climatisation ou à la consommation d’énergie. Et dans certains cas, elles créent un microclimat plus sain dans les quartiers alentour, en bloquant partiellement les vents pollués et en favorisant le dépôt des particules sur leurs feuilles.
Attention à certains effets secondaires
Tout n’est pas parfait : les arbres peuvent aussi émettre du pollen allergène ou des composés organiques volatils (COV), qui peuvent à leur tour contribuer à la pollution s’ils ne sont pas bien gérés. Dans les zones très denses, un excès de végétation mal placée pourrait aussi ralentir la circulation de l’air, piégeant temporairement les polluants.
Mais ces inconvénients restent marginaux face aux bienfaits globaux des plantations denses et bien conçues.
Une stratégie gagnante pour l’avenir
À l’heure où les villes cherchent des solutions durables pour améliorer la santé publique et lutter contre le réchauffement climatique, les mini-forêts urbaines apparaissent comme une stratégie naturelle, rapide et peu coûteuse. La méthode Miyawaki, en particulier, permet de créer des forêts matures en moins de 20 ans, contre plus de 150 ans dans la nature.
Reboiser nos villes, c’est redonner de l’air à notre avenir.
Source: Manuel, Clara. La méthode Miyawaki – Chiffres & concepts. Pour le compte d’Urban Forests, 2020.